Comment réglementer le travail du sexe ? – Vers une Europe aux approches multiples

Comment réguler le travail du sexe dans une Europe divisée sur le sujet ? Cet article explore les modèles législatifs existants et les enjeux sociaux, politiques et humains liés à cette question encore taboue.
Cet article a été rédigé par Jasmin Nimmrich, Marie Giebler, Marina Vidal Rico et Quentin Weber-Seban dans le cadre du projet Newsroom Europe. Les auteur·es explorent des enjeux européens contemporains à travers une perspective transnationale. En équipes de rédaction internationales, ils analysent de manière critique et constructive des sujets politiques sensibles — dans ce cas, la question complexe de la régulation du travail du sexe au sein de l’Union européenne.
Longtemps considéré comme une question taboue, le travail du sexe fait désormais l’objet de débats politiques à l’échelle européenne. En septembre 2023, le Parlement européen a ravivé la discussion avec un rapport non contraignant sur la prostitution, adopté à une courte majorité. Bien qu’il ne possède pas de portée législative, ce texte a cristallisé les divergences profondes entre les États membres sur la manière de considérer et de réguler cette activité.
Cet article explore les différents modèles européens de régulation du travail du sexe – de la légalisation complète à la criminalisation partielle, en passant par la décriminalisation. À travers une analyse documentée, les auteur·es mettent en lumière les enjeux de genre, de droits humains, de sécurité et de santé publique qui façonnent les politiques nationales. Ils questionnent également l’impact des représentations sociales, du langage utilisé et des normes culturelles dans l’élaboration des lois.
En comparant les approches de pays comme l’Allemagne, la Suède, la Belgique ou encore la République tchèque, l’article montre comment des contextes historiques, politiques et juridiques différents produisent des résultats variés — parfois contradictoires. Tandis que la Belgique devient pionnière avec une décriminalisation complète, d’autres États continuent de pénaliser les clients ou maintiennent une zone grise légale où les droits des travailleurs du sexe sont mal garantis.
Au-delà des modèles juridiques, ce texte met l’accent sur les témoignages, les recommandations des ONG, et les voix des premiers concernés : les travailleur·euses du sexe. Il interroge la faisabilité et la pertinence d’une harmonisation européenne, tout en reconnaissant les limites d’une telle ambition face à des systèmes juridiques, culturels et sociaux profondément différents.
Le message est clair : plutôt que de chercher une solution unique, l’Union européenne devrait encourager une approche fondée sur les droits, la non-discrimination et la reconnaissance du travail du sexe comme une réalité sociale complexe. Car en fin de compte, derrière chaque politique publique se trouvent des vies humaines — souvent invisibilisées — qu’il est urgent de protéger et de reconnaître.
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Cet article a été réalisé dans le cadre du projet Newsroom Europe 2025 et a été rédigé par les participants au projet. Newsroom Europe est un projet de l’Académie européenne de Berlin.
Soutenu avec l’aimable concours de l’Union européenne par des fonds de projet dans le cadre du CERV – Citizens, Equality, Rights and Values.